Une reproduction (pas tout à fait) fidèle de l’œuvre d’Eugène Delacroix, afin d’aborder la thématique des « valeurs de la république ». Cela a lieu dans les ateliers artistiques à visée pédagogique auxquels Le POLE initie ses groupes de bénéficiaires. Un exercice en quatre étapes et qui s’étend sur quatre séances.
La première étape, après avoir fait une énonciation des termes et symboles qui se réfèrent à la république et ses valeurs, consiste à réaliser collectivement une reproduction du tableau « Liberté guidant le peuple » en acrylique sur grand format. Le grand format permet aux stagiaires de travailler ensemble sur un même espace pictural. Il s’agit de projeter l’œuvre à l’aide du vidéoprojecteur sur le support et de tracer le dessin avec le crayon. Ensuite, mélanger les couleurs dont on aura besoin. Et répartir les zones à peindre, chacun choisissant la partie qu’il veut colorier.
La deuxième est celle de la réalisation des pochoirs. Retour aux mots, termes, notions et valeurs en lien avec la république qu’on a énoncé auparavant : Fête de la république, 14 juillet, citoyens, élections, vote, parlement, démocratie, La Marseillaise, drapeau, Marianne, liberté, égalité, fraternité, etc. L’animateur explicite de quoi s’agit un pochoir, graffiti, street-art et réalise une démonstration afin de montrer aux stagiaires comment réaliser un pochoir. Ensuite, c’est à leur tour de choisir chacun les mots qu’il désire transformer en pochoirs en découpant le carton fin à l’aide d’un cutter.
Lorsque les pochoirs sont prêts, on passe à la troisième phase du projet qui consiste à réaliser un fond en mots pour la « Liberté guidant le peuple », à la place du fond en fumée des canons de l’œuvre originale. Et afin d’avoir un espace encore plus grand pour transposer ces tags, on a transformé la peinture en une triptyque.
L’ultime étape est donc celle de l’affichage. Exposer notre œuvre collective dans les locaux du POLE afin de partager avec les formateurs et autres groupes de stagiaires le résultat de notre projet collectif. Parce que, comme dirait Marcel Proust, « par l’art seulement, nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. » Et que les stagiaires sont fier.e.s de donner à voir le résultat de leur activité. Pour la plupart, ces ateliers constituent leur premier contact avec la pratique de l’art. Tout en s’initiant à des mots et acquérir un nouveau lexique, ils sont aussi en train de découvrir un univers, celui des arts plastiques, qui vient complémenter l’éveil mental par un éveil sensoriel.
Elyes Mejri – animateur socioculturel